Voilà, c’est fini… Une année de préparatifs et de lectures balayée en 32 jours de roadtrip. Mais que de souvenirs et de paysages plus sublimes les uns que les autres à jamais gravés dans ma mémoire !
J’ai préparé ce trip en m’inspirant largement des retours d’expérience trouvés sur un groupe Facebook très riche en informations, « Nous irons au Cap Nord à moto ! » . J’ai lu à plusieurs reprises que la Suède était sans intérêt, et en particulier la montée le long du golfe de Botnie. Mais je suis comme Saint Thomas et ne crois que ce que je vois, j’ai donc décidé de traverser ce pays malgré tout, mais en évitant toutefois de longer le golfe et en passant au milieu des terres ikéennes. J’ai été séduit par ces lacs, ces rivières et ces immenses forêts de sapins à perte de vue. Je suis ensuite entré en Finlande, fait un détour jusqu’à la frontière russe avant d’aller rendre visite au vieux barbu à Rovaniemi. Et j’ai enfin plongé dans les terres norvégiennes. C’est là que j’ai compris pourquoi certains disent que la Suède est sans intérêt. Les dix premiers jours à travers Suède et Finlande n’ont été que paysages plats et routes avec des lignes droites interminables. La Norvège m’a soudainement offert des virages et des reliefs fabuleux aux sommets enneigés. Ce pays deux fois plus petit que la France et peuplé de 6 millions d’habitants dont presque un tiers est regroupé à Oslo, Bergen et Stavanger comporte des paysages à couper le souffle ! Des rivières déchaînées, des montagnes enneigées aux falaises abruptes qui descendent jusqu’aux fjords aux profondeurs insondables, des chutes et des cascades impressionnantes aux eaux turquoises, des routes bordées de congères et longeant des étendues d’eau encore gelées, un spectacle féérique chaque jour renouvelé !
J’ai donc suivi les traces que j’avais préparé, jour après jour, pendant 32 jours du 22 mai au 22 juin 2022. Pendant ces 32 journées, j’ai souvent été baptisé plus que nécessaire, à mon grand regret car l’absence de soleil nuit à la beauté des couleurs sur les photos et vidéos. Mais cela n’enlève rien à la majesté des lieux. Alors effectivement, si je dois repartir en Norvège, j’éviterai à mon tour Suède et Finlande pour ne me consacrer qu’à ce beau pays. J’ai découvert malgré moi durant ce trip que j’avais commis des erreurs dans ma préparation : par peur de perdre trop de temps (alors que je n’avais aucun impératif), j’ai préféré emprunter une grande partie de la E6 plutôt que la FV17 ponctuée de nombreuses traversées en bacs. Je sais à présent que ces derniers sont très réguliers et que j’aurais du prendre cette option pour m’offrir encore plus de beaux paysages. Toi qui veux te rendre en Norvège, prends le temps de flâner et d’emprunter les petites routes, ne commets pas la même erreur que moi ! A ma décharge, la E6 ne paraissait pas si grande et rectiligne sur ma carte… Mais à l’échelle du pays, c’est normal !
Après ce beau voyage, j’ai passé plusieurs semaines à monter les vidéos qui se trouvent sur ce blog. Sans prétention, juste pour me souvenir et en faire profiter ceux qui rêvent d’y aller, ou ceux qui malheureusement ne pourront jamais s’y rendre. J’ai également mis à disposition tous mes fichiers gpx ainsi que les points d’intérêt par lesquels je suis passé. C’est une façon pour moi de renvoyer l’ascenseur et de faciliter les préparatifs aux prochains comme les miens l’ont été. Bien évidemment ce n’est pas la trace absolue ni le périple de référence, mais il permet de s’en inspirer et de l’adapter pour en faire le vôtre ! Préparer le trip, c’est déjà voyager…
Merci à tous ceux qui nous ont suivi Jacques et moi pendant ce trip, et pour les commentaires laissés sur mon résumé quotidien qui m’encourageaient à faire le suivant.
J’espère me relancer bientôt dans de nouvelles aventures pour lesquelles je recréerai un outil social pour les partager et garder le contact.
C’est la fin de ce périple, et probablement de ce blog dont l’identité ne se prêterait pas à d’autres aventures ailleurs qu’en Norvège.
Et pour une fois, les commentaires de ce post ne sont pas verrouillés, alors vous pouvez vous
lâcher !
Salutations motardes.
Pierre
Informations pratiques :
Documents :
Le passeport n’est pas exigé, s’agissant de l’Europe (ou assimilé par accord). Vous pouvez voyager avec votre carte nationale d’identité en cours de validité.
De la même manière, vous n’avez pas besoin de demander un permis de conduire international, votre permis national est tout à fait valide.
Pensez à prendre votre carte européenne d’assurance maladie. Elle est valable deux ans et est à demander environ 1 mois avant. Attention, vous ne pouvez pas en demander une nouvelle tant que la vôtre est cours de validité, pensez-y avant de bloquer vos dates de voyage.
Argent : Paiement : Il n’est nul besoin d’avoir des espèces en Scandinavie, vous pouvez payer partout en carte bleue, aussi petite soit la somme. Et tant mieux car le Danemark, la Suède et la Norvège possèdent chacun leur propre couronne. En revanche vérifiez que votre banque ne vous facture pas de frais à l’étranger ! Pour l’occasion, j’ai ouvert un compte gratuit N26 sur lequel je verse de l’argent au fur et à mesure de mes besoins. Je n’ai eu aucun frais bancaires.
Transports : Les ferrys « intérieurs » en Norvège fonctionnent avec un système de lecture de plaques et vous devez normalement recevoir la facture ensuite à votre domicile. L’autre possibilité est d’enregistrer un mois avant votre véhicule sur le site « Ferrypay.no », avec votre carte bleue. Vous êtes débité dans les 24 à 48H qui suivent le trajet. Je préfère cette option, beaucoup de ceux qui ne sont pas inscrits ne recevant jamais leur facture, et je pense qu’il faut jouer le jeu et avoir un minimum d’honnêteté.
Carburant : Le prix au litre est assez élevé dans ces pays nordiques, c’est à prendre en considération dans votre budget. Même s’il y a de grandes étendues et de grandes distances à parcourir, ce sont des pays développés et ne craignez pas de tomber en panne, il y a pléthores de stations service. Ne jouez simplement pas avec le feu et complétez vos réservoirs à temps.
Péages : Les péages sont gratuits pour les motos. J’ai juste payé au Danemark le pont du grand belt (Storebaelt) (17€47) et le pont d’Oresund pour rejoindre la Suède entre Copenhague et Malmö (28€23). J’ai lu qu’il y avait une exception pour le tunnel de l’atlantique à Kristiansund, mais je n’ai pas été facturé donc je ne peux pas confirmer.
Logement : Je suis parti avec tout le matériel de camping, mais la pluie quasi quotidienne a eu raison de ma détermination au bout d’une semaine. J’ai donc opté pour les locations de hytter (petites cabanes en bois) dans des campings. Le prix varie de 40 à 80 euros la nuitée selon les prestations du camping, et elles peuvent en général accueillir 4 personnes. Il y a le chauffage et l’électricité, mais pas d’eau. Vous devez donc aller aux sanitaires communs comme si vous étiez en toile de tente. Chose importante pour les campeurs, tous les campings sont munis d’une salle commune avec matériel fourni où vous pouvez faire votre cuisine et manger. Je m’en servais aussi de bureau et pour recharger toutes mes batteries. A noter la loi du « droit à la nature pour tous » qui vous permet de bivouaquer partout, à condition de laisser les lieux en état et de vous trouver à plus de 150 mètres d’une habitation. Avec une météo clémente, c’est la solution la moins onéreuse que j’avais initialement prévue.
Nourriture : Dans l’optique des bivouacs et pour un côté pratique, je suis parti avec de nombreux repas lyophilisés me donnant une autonomie certaine quant aux endroits où je voulais m’arrêter.. J’ai néanmoins complété en faisant des courses dans les supermarchés locaux. Vous pouvez également faire vos emplettes et déjeuner à l’occasion de vos pleins de carburant, les stations-service étant « multi-tâches ». La spécialité est le hot-dog bien gras, saucisse entourée de lard dans un petit pain blanc ou noir. Elles chauffent toute la journée sur une plaque, baignées dans l’huile. C’est pas cher, rapide, et vous l’avez sur l’estomac tout l’après-midi ! Vous l’aurez compris, la gastronomie n’est pas la spécialité, mais en même temps on n’y va pas pour ça !
Météo : C'est presque le point majeur de ce voyage.
Non seulement il est impossible de dire que telle période est meilleure qu'une autre pour l'effectuer, mais dans la même journée vous pouvez passer de soleil à 19° à pluie à 10°, voir même aux plateaux enneigés à 2°.
Il faut donc avoir des équipements permettant de faire face à toutes les situations.
La seule chose que je pourrais dire est que partir avant la mi-mai ne m'apparait pas raisonnable du fait de la présence encore massive de la neige à certains endroits entraînant la fermeture de certaines routes incontournables.
Synthèse financière du roadtrip par poste budgétaire :
Kilométrage total : 11 032 kms Durée totale : 30 jours et 29 nuits (du 22 mai au 22 juin)
Carburant : 1252€35, consommation moyenne 5,3 L/100
Bacs et Ferrys : 205€33 par personne (dont 80€99 de Kristiansand à Hirsthals et 62€75 de ferry sur le Lysefjord)
Péages : (Autoroutes en France et ponts du Danemark vers la Suède) : 90€10
Couchage ( 7 nuits en tente et 22 en hytter ou hôtel) : 1791€08 à deux, soit 895€54 par personne. Prix moyen des campings : 35 € pour deux tentes Prix moyen des hytters : 56€32 pour deux
Nourriture : Snacks + épiceries : 951€74 à deux, soit 475€87 par personne Lyophilisés : 300 € par personne
Visites : 91€35 par personne (dont 31€ d’accès au bâtiment du cap nord)
Budget total : 3319€19 par personne Attention, nous étions deux, ce qui divise le poste « logement ». Le même trip en solo s’élèverait à environ 4000 € !
